Après la défaite de l'Allemagne nazie, les principaux alliés victorieux (les États-Unis, l'Union soviétique, la Grande-Bretagne et la France) ont rédigé une Charte établissant un Tribunal militaire international comme base juridique pour les poursuites pour trois catégories distinctes de crimes : les crimes contre la paix. , crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Le procès a duré plus d'un an et a abouti à des verdicts de culpabilité pour un, certains ou la totalité de ces crimes pour 18 des accusés. Onze ont été condamnés à mort.
Bien que le procès de Nuremberg soit rarement évoqué ou discuté de nos jours, il était, et est toujours, selon les mots du président du Tribunal, Sir Geoffrey Lawrence, « unique dans l’histoire de la jurisprudence mondiale ». Parmi les aspects les plus révolutionnaires figurent la volonté de criminaliser formellement les trois catégories de crimes et d’établir la responsabilité des individus pour ces crimes.
De nos jours, on se souvient surtout du procès de Nuremberg pour la poursuite et la punition des individus pour génocide. Mais l’accent mis sur les guerres d’agression était tout aussi important à l’époque. Ainsi, la première phrase de la déclaration liminaire du juge Jackson : « Le privilège d’ouvrir le premier procès de l’histoire pour crimes contre la paix du monde impose une grave responsabilité. »
Les crimes contre la paix et leurs responsabilités ont été définis à l'article 6, cœur de la Charte du TMI : « Le tribunal a le pouvoir de juger et de punir les personnes qui, en tant qu'individus ou membres d'organisations, ont commis l'un des actes suivants : les crimes suivants...(a) Crimes contre la paix, à savoir la planification, la préparation, le déclenchement ou la conduite d'une guerre d'agression ou d'une guerre en violation des traités, accords ou assurances internationaux��
L’objectif n’est pas seulement de punir les individus pour des crimes, mais aussi de créer un précédent moral et juridique international pour l’avenir. En effet, avant la fin de 1946, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à l’unanimité la résolution 95 (1), affirmant « les principes du droit international reconnus par le statut du Tribunal de Nuremberg et le jugement du Tribunal ». La Charte des Nations Unies interdit l'agression armée et les violations de la souveraineté de tout État par tout autre État, sauf en cas de légitime défense immédiate (article 2, sec. 4 et articles 39 et 51).
En invoquant le précédent établi par les États-Unis et leurs alliés lors du procès de Nuremberg en 1946, il ne fait aucun doute que l’invasion de l’Irak menée par les États-Unis en 2003 était une guerre d’agression. Il n’y avait aucune menace imminente pour la sécurité des États-Unis ni pour la sécurité du monde. L’invasion a violé la Charte des Nations Unies ainsi que la résolution n° 1441 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le précédent de Nuremberg appelle rien de moins que l'arrestation et la poursuite des individus responsables de l'invasion de l'Irak, à commencer par le président George W. Bush, le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, la secrétaire d'État Condoleeza Rice, l'ancienne secrétaire d'État à la Défense. L'État Colin Powell et l'ancien secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz.
Ceux qui justifient encore l’invasion de l’Irak feraient bien de se souvenir des paroles du juge Jackson : « Notre position est que quels que soient les griefs d’une nation, si répréhensible qu’elle trouve le statu quo, la guerre d’agression est un moyen illégal pour régler ces griefs ou pour avoir modifié ces conditions.�
Et, pour ceux qui ont du mal à imaginer les dirigeants américains comme accusés dans un tel procès, voici à nouveau les mots du juge Jackson : "...(Laissez-moi préciser que même si cette loi est d'abord appliquée contre les agresseurs allemands, la loi inclut : et s’il veut servir un objectif utile, il doit condamner l’agression de toute autre nation, y compris celles qui siègent ici actuellement pour juger… Ce procès représente l’effort désespéré de l’humanité pour appliquer la discipline de la loi aux hommes d’État qui ont utilisé leurs pouvoirs d’État pour attaquer les fondements de la paix mondiale et commettre des agressions contre les droits de leurs voisins.
Peter Dyer est un machiniste qui a déménagé avec sa femme de Californie pour
Nouvelle-Zélande en 2004.